La grâce du sacrement de mariage ne se limite pas au jour de la cérémonie. Elle se déploie tout au long de la vie des époux, comme un immense trésor où ils peuvent puiser pour, peu à peu, aimer comme Dieu aime. Ils sanctifient ainsi leur couple, leur famille et le monde qui les entoure.

Le conjoint, ce don de Dieu…

… qui me donne Dieu

Le mariage, construire la civilisation de l’amour

 

« Merveilleuse institution que le mariage, où le Seigneur offre à chaque époux un être qui l’accompagne à chaque pas », écrivent Jean-Claude et Yolande Bésida dans leur livre L’Amour sauvé - Mystère du mariage (p. 100). Merveilleuse ? Ça dépend des jours ! Quand l’être en question est aussi rogue qu’un bouledogue, ou aussi mutique qu’une huître, on se passerait bien de son accompagnement… Reconnaissons que lui se passerait également bien du nôtre, parfois…

Le conjoint, ce don de Dieu…

Et cependant, voici que le conjoint, en éprouvant ma patience, en me poussant à pardonner, me donne de grandir dans l’amour. Le mariage est appelé à être un lieu de changement positif, un appel radical à la conversion qui en fait un chemin de sanctification mutuelle. Car pour continuer à l’aimer malgré ses défauts (voire ses péchés évidents), pour arriver à voir ses qualités, ce quelque chose d’unique, il faut régulièrement élargir son cœur. Pas d’échappatoire possible, et c’est tant mieux !

Le conjoint est ainsi un don de Dieu pour, peu à peu, aimer comme Dieu aime. Les époux n’ont-ils pas promis, le jour de leur mariage, de s’aimer comme le Christ et l’Église ? Cet amour n’est pas précisément un amour à l’eau de rose… Trahi, insulté, battu, le Christ a aimé « jusqu’au bout » les hommes, jusqu’à donner sa vie par amour pour eux, pour les sauver du mal et du péché. Et cet amour a été le plus fort : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».

La sainteté demande le don de soi avec un sacrifice chaque jour ; pour cela, le mariage est une voie magistrale pour devenir saints.

Tweet du pape François, 8 mai 2014

… qui me donne Dieu

Impossible ? Si l’on s’appuie sur ses propres forces, oui ! Mais Dieu lui-même se donne à travers la bonne volonté, la tendresse, la générosité de l’autre. Les époux sont l’un pour l’autre porteurs du Christ. Ils ne sont pas seulement signes de la tendresse de Dieu, ils sont en quelque sorte la tendresse même de Dieu pour l’autre. Car dans un mariage religieux, le Christ est invité aux noces, comme il le fut à Cana… mais pour toute la vie. Il est partie prenante du consentement que s’échangent les époux, un « oui » fragile et faillible, mais qui est en même temps le « oui » du Christ qui s’engage à être présent derrière chaque geste d’amour envers l’autre.

Et quand Dieu aime, il transforme. De même qu’à Cana, il a changé l’eau en (très bon) vin, dans le sacrement de mariage, il transforme l’amour débutant en amour généreux et fécond. En laissant le Christ aimer en eux, les époux vont peu à peu aimer comme lui d’un amour qui tend à la gratuité ; un amour qui pardonne, espère, excuse, patiente, adoucit (cf. 1 Corinthiens 13, 4-7)…

Et la grâce restera actuelle leur vie durant. Aux heures de doute, d’incompréhension, de tentation profonde, les conjoints éprouvés ne sont pas seuls. Aux heures où les parents ne savent plus quoi faire avec un enfant ingérable, où s’abat l’épreuve imprévue, le Christ est là… D’autant plus s’il est sollicité avec confiance.

Aucun mariage n’est réussi d’avance. Lorsqu’apparaissent les premières fêlures, plutôt que de s’affoler, de fuir ou de les colmater par l’extérieur, il est bon de se rappeler – si possible ensemble – que Jésus est venu nous sauver, pas nous offrir récompense ou assurance.

Nous aimerions le crier sur les toits : l’amour ne s’use pas, il se fortifie et se renouvelle sans cesse. À tel point que nos premières années de mariage nous paraissent timides et tâtonnantes !

Un couple

Le mariage, construire la civilisation de l’amour

Aucune des dimensions de la vie familiale n’échappe à cette grâce du sacrement. Les époux pourraient parfois être tentés d’envier les religieux qui passent tant de temps en oraison… Oui, mais voilà, telle n’est pas, fondamentalement, la vocation des époux. Leur vocation n’est pas tant la contemplation que la communion – ce qui ne veut pas dire ne pas prier du tout (lire l’encadré ci-dessous) ! Cette communion entre les époux trouve sa fécondité dans la famille vécue avec amour. Et c’est très concret, la vie de famille. C’est dans la pile de repassage qui ne semble jamais diminuer, les dossiers au travail compliqués, l’enfant bavard qui réclame tant d’attention, ou la pauvre prière familiale perturbée par le petit dernier, que les conjoints trouveront Dieu. Pas dans un monastère coupé du monde. Mais ils ne le trouveront pas moins que les religieux !

Car finalement, ce qui fait la sainteté, c’est de faire la volonté de Dieu là où nous sommes (ce qu’autrefois on appelait devoir d’état). C’est le seul moyen de faire d’une vie de couple et de famille, non un bagne, mais un lieu où l’on apprend à aimer gratuitement et où finalement cet amour déborde, rayonne malgré les imperfections de chacun. Où la joie demeure malgré les difficultés du quotidien. « Le quotidien ne tue pas l’amour, si l’on commence par mettre l’amour au cœur du quotidien », conclut le Père Max Huot de Longchamp.

 

Concrètement, comment vivre du sacrement du mariage ?

Prier en couple et en famille : pas forcément besoin (ni le temps !) de passer une heure en oraison. Une simple dizaine dite à deux. Une prière familiale très courte, articulée par exemple autour des trois mots « Merci, pardon, s’il te plaît ». Tout cela peut au moins suffire pour « aérer » la vie conjugale et familiale, la relier au Ciel. « L’important est de maintenir le lien avec Dieu, qui est la base du lien conjugal. Quand la famille prie, quand l’époux prie pour l’épouse et réciproquement, le lien se maintient » (pape François, audience du 2 avril 2014).

• Puiser l’amour de Dieu dans les sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation : « L’eucharistie est la source même du mariage chrétien », écrit Jean-Paul II (Familiaris consortio, n° 57). C’est dans cette alliance d’amour entre le Christ et l’Église que les époux peuvent trouver la source « qui modèle intérieurement et vivifie constamment » leur propre alliance. Dans le sacrement de réconciliation, en faisant l’expérience du pardon, les époux peuvent se pardonner à leur tour.

Fêter les anniversaires de mariage : non comme la commémoration nostalgique d’un beau jour révolu, mais comme la célébration émerveillée d’une réalité toujours vivante, toujours présente. Cette célébration peut justement être une occasion de « réactiver » la grâce du sacrement de mariage qui gît parfois au fond des cœurs… sans être utilisée !

• Parler du mariage, témoigner de son mariage comme d’une force pour tous les jours, où l’amour de Dieu nourrit l’amour conjugal.

De temps à autre, se ressourcer dans une session pour couples et/ou familles. Bien souvent, les enfants sont pris en charge, ce qui permet aux parents de se reposer et de se recentrer sur l’essentiel. Ce sont des lieux où la vie, l’amour se renouvelle ; où l’on peut se pardonner ; où l’on retrouve son espérance : celle d’être unis au Christ.

 

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